13 Mars 2011
Mes biens chers amis, pendant le temps du Carême, la liturgie veut nous emmener à Rome par le moyen des stations. Mais vous me demanderez, qu’est-ce qu’une station ? La liturgie stationale nous ramène à la Rome des premiers siècles. Chaque jour de la Sainte Quarantaine, le pontife romain se rendait en procession dans une des églises de la Ville.
Pour le Mercredi des Cendres, notre Saint Père, le pape Benoît XVI a respecté cette antique tradition en se rendant à la basilique Sainte Sabine, qui est la station du jour. Comme le dit le Saint Père dans son message de Carême, la liturgie est toujours nouvelle. Elle est toujours pour aujourd’hui, au sens propre du terme. La liturgie est un aujourd’hui de Dieu. Elle vient nous rappeler que nous avons la religion de l’incarnation et que le Christ par l’Eglise nous donne le salut et la grâce dans l’espace et le temps.
Le Saint Père a des mots forts pour insister sur l’importance de la liturgie : « C’est d’abord dans la participation de la liturgie que nous sommes invités à cheminer avec le Seigneur. » Si nous comprenons bien la parole du Saint Père, nous pouvons donc conclure que la liturgie est le premier moyen d’entrer en Carême. L’homme moderne qui est en nous a toujours une tendance individualiste dans la vie de prière. La liturgie, qui est la voix de l’épouse à l’époux nous donne les mots et les moyens pour adorer Dieu. Elle élargit notre prière à une dimension universelle. « Aujourd’hui est un mot clé dans la liturgie, qui doit être pris dans son sens concrèt et non métaphorique. Aujourd’hui, Dieu révèle sa loi et nous devons choisir entre le bien et le mal, entre la vie et la mort. »
La chapellenie, à la suite du Saint Père et de l’Eglise vous propose un itinéraire spirituel original pendant ce Carême. Tout d’abord, pour rester dans les moyens ordinaires de la grace, pourquoi ne pas assister à la messe quotidiennement, dans la mesure de vos possibilités, ou bien une ou deux fois dans la semaine ? Chaque jour, vous pourriez vous unir au Seigneur dans la Sainte Communion et découvrir par la pédagogie stationale un ensemble de textes liturgiques réunis depuis des siècles par l’Eglise pour nous rappeler toutes les dimensions de notre vie baptismale et du salut en Jésus Christ Notre Seigneur.
Un moyen plus extraordinaire : Certainement, vous avez entrepris pendant le Carême de jeuner un peu d’Internet... Ce qui ne serait pas inutile, quand on considère le temps qu’y passent certains de nos jeunes paroissiens (orgies de Facebook, MSN, etc...) Malgré ces bonnes dispositions, si vous ne deviez ouvrir qu’un courriel, ce serait le nôtre. A partir du premier dimanche de Carême, vous allez pouvoir recevoir chaque jour, si vous êtes inscrits sur le site Internet de la Chapelle, une présentation de la station du jour, la traduction des collectes, épîtres et évangiles et un court commentaire spirituel.
Quel est l’objectif ? Vivons par, avec et pour l’Eglise. Elle est notre mère et nous sommes des frères. N’ayons pas peur d’entretenir ce lien, un lien surnaturel qui doit rejaillir sur nos existances par une charité accrue dans la vie de notre communauté. En effet, comme le rappelait le Saint Père à Sainte Sabine Mercredi dernier, le Carême n’est pas un temps de tristesse et de mélancolie.
Dans son homélie, le pape conclue que les chrétiens sont aujourd’hui le seul évangile qui pourra être prêché à nos contemporains. En effet, très peu de gens lisent ou s’intéressent à l’évangile aujourd’hui, mais ils doivent pouvoir lire dans nos vies l’évangile qui nous libère du mal qui opprime notre temps.
Mes chers amis, je vous souhaite un saint et fervent Carême et je nous le souhaite ensemble. Que par la Sainte Eglise de Dieu et sa prière incessante qu’est la liturgie, nous vivions toujours plus de Jésus Christ.
Chanoine Gwenaël Cristofoli
de l’Institut du Christ Roi
Souverain Prêtre,
votre chapelain
Le Carillon de Saint François
N°39 - Mars 2011