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Site de la Chapelle Saint François de Rennes

Les Anges Gardiens

Au nom du Père et du Fils et du St Esprit, ainsi soit-il !

 

Mes biens chers frères,

 

Etais-je éveillé ? Je ne le sais, Dieu le sait…Etait-ce un rêve ? Je ne le sais, Dieu le sait… Comment expliquer alors quand j'entamais ma deuxième plaque de chocolat et mon troisième café en suppliant le Saint-Esprit de m'éclairer pour cette prédication. Oui, comment expliquer qu'il se tint là dans une lumière, une joie, un chant qu'il n'est pas donné à l'homme d'entendre.

Il se tenait là, paisible et rayonnant, l'ange gardien de la chapelle Saint François de Rennes. Nous nous dévisageâmes (façon de parler de mon côté car j'avais en face un esprit qui ne possède pas de corps grossier). Je n'osais pas ouvrir la bouche. Puis, dans un grand geste de salutation par lequel il voulait signifier sa révérence pour le caractère sacerdotal imprimé dans mon âme de prêtre, il m'adressa la parole.

 

Je voudrais, ce matin, pouvoir vous retranscrire ce que fut cette conversation angélique. Elle avait quelque chose du miel et de la lavande, quelque chose d'un chant d'enfant et d'une brise légère, la fraîcheur d'un lac de Savoie et la chaleur de la garrigue quercynoise.

Pendant qu'il parlait, je taillai ma plume et me mis à l'ouvrage. Je pris des notes, mais, en les relisant ce matin, je sens bien que ce n'est pas la même chose. Permettez toutefois, qu'en dépit de ma maladresse et de mon style particulier, je me fasse l'écho de cet hôte céleste de la troisième hiérarchie.

 

Au début, notre entretien prit une tournure qui me fit présager quelques reproches : "Ah! Monsieur le chanoine ! Vos ouailles sont bien braves mais prier leurs anges gardiens, c'est bon pour trouver une place de parking, remédier à une panne de réveil ou encore affronter un patron patibulaire ; nous autres les anges, nous écopons de la sale besogne."

Suivit un reproche personnel sur la manière dont je conduisais ma 'deux-chevaux' qui épuisait mon ange gardien, sujet à de fréquentes baisses de tension spirituelle.

Mon ange me regardait, souriant, mais un peu las. Osant alors m'adresser à lui, je lui demandai : "Cher ange gardien de Rennes, expliquez moi, je vous prie, un peu mieux votre rôle, ce que vous faites. Mais, qui êtes vous, en fait ? Je voudrais pouvoir expliquer tout cela à nos chers paroissiens."

"Monsieur le chanoine, s'il est vrai que la dignité du prêtre dépasse celle des anges car vous avez un pouvoir sur le corps même de Jésus-Christ, nous sommes, après vous et la Sainte Vierge, des créatures dont le bon Dieu peut-être à juste titre très fier.

Nous sommes des êtres spirituels, possédant l'intelligence et la volonté, inférieurs à Dieu, supérieurs aux hommes. Nous avons des adversaires qui ne croient pas en notre existence, les sadducéens autrefois, les anabaptistes, les protestants et les modernistes. Certains prétendent que nous sommes une légende babylonienne qui a influencée notre sainte foi. Ont-ils seulement ouvert leur Evangile ? En vérité, comme le rappelle Pie XII dans "humanae generis", nous sommes des créatures personnelles, c'est-à-dire qu'un ange n'est pas un autre ange. Nous avons donc notre principe d'individualité. Nous sommes des myriades et des myriades pour servir, adorer, louer notre créateur et maître.

 

Dans cette milice céleste il y a trois hiérarchies :

--la première voit la raison de l'ordre de la Providence de Dieu. On compte parmi ses membres les Séraphins qui voient Dieu comme fin de toute choses et brûlent d'Amour pour Lui, les Chérubins qui connaissent la raison de la Providence dans la forme divine elle-même, et les Trônes qui considèrent la disposition elle-même des jugements divins.

--dans la deuxième hiérarchie qui connaît l'ordre de la Providence divine dans les causes universelles s'illustrent les Dominations qui commandent aux autres ce qu'ils exécutent, les Vertus qui exécutent avec force les commandements divins et les Puissances qui conservent l'ordre de la Providence divine.

--enfin la troisième hiérarchie connaît l'ordre de la Providence divine dans les causes particulières, ce sont les Principautés, qui veillent sur les dispositions des royaumes et des princes, c'est-à-dire sur le bien commun ; les Archanges qui s'occupent du bien humain qui consiste dans les choses à croire et à pratiquer et pour terminer en beauté, nous les Anges qui veillons sur le bien de chaque homme.

 

A ce moment là l'ange fit une pause; mon poignet me faisait mal mais je me sentais l'âme d'un Saint Denis l'aréopagite ou encore d'un Saint Grégoire, je lui fis donc cette question : "Mais comment pouvez-vous intervenir dans nos vies ?"

Ma question dut lui paraître saugrenue car ses grandes ailes pleines de couleurs et brillantes comme dix mille diamants lui tombèrent dans le dos.

"Mais Mr le chanoine, n'avez-vous jamais lu Tintin au Tibet ou le sceptre d'Ottokar ? Nous sommes là à tout instant pour vous guider, vous soutenir dans vos faiblesses ; quand Milou hésite entre un os et le sceptre, c'est son bon ange qui l'aide à poser le bon acte.

Nous sommes des êtres incorporels. Nous ne sommes pas dans le lieu comme vous, nous sommes dans le lieu par un contact de vertus et de puissance ce qui peut-être pratique pour des interventions rapides. Par exemple: vous trouver une place de stationnement le dimanche matin à 10h27 devant l'église. Nous avons une connaissance en acte pour chaque chose, nous nous connaissons d'abord nous même et notre essence. Mais nous ne raisonnons pas à l'inverse de vous qui cherchez toujours par de beaux discours à vous tirer d'un mauvais pas. Nous connaissons les faits présents et dans leurs traces les faits passés ou futurs mais nous ne pouvons pas connaître les secrets des cœurs. Ainsi, vous le voyez, votre libre arbitre est pleinement respecté. Nous sommes des guides, nous ne sommes pas votre conscience, mais nous l'aidons par nos bonnes inspirations. Cela relève parfois de la compétence d'un cascadeur, d'un moraliste, d'un théologien ou bien encore cela requiert une patience à toute épreuve.

Nous avons de terribles ennemis : ces anges qui à l'origine choisirent dans le second instant de leur création de ne pas servir et qui suivirent Lucifer, ce séraphin si proche de Dieu qu'il voulut lui-même être adoré.

Les démons ne cessent de vouloir vous entraîner à leur suite dans la perdition. Ils sont prêts à user de tous les moyens, ils ne supportent pas l'idée que vous preniez leur place au ciel. Mais souvent, ils n'ont pas besoin de beaucoup travailler car beaucoup de chrétiens même parmi les meilleurs ne nous prient pas ; les anges gardiens, c'est bon pour les mystico-dingos, les grenouilles de bénitiers !

 

Pourtant Notre Seigneur nous rappelle, dans le saint évangile, que les anges de Dieu qui protègent chacun de ses enfants voient la face du Père. En vérité M. l'abbé, nous sommes une invitation à vivre en la Sainte Présence de Dieu. Compagnons fidèles, nous vous guidons et protégeons toute votre vie car nous désirons vous retrouver au ciel.

La dévotion envers les saints anges est propre à vous rappeler au cours de vos journées les prévenances et la tendresse d'un Dieu d'Amour."

 

Ayant dit cela, l'ange s'arrêta et récita à voix haute un Ave Maria, c'était un ami à lui, un certain Gabriel, qui l'avait composé pour la Reine des Anges.

En cette solennité du Saint Rosaire, la  prière de l’ange  atteignit tout droit mon cœur, depuis 2011 ans, cette salutation répétée et priée sans cesse est un lien qui unit d’une manière toute particulière les anges aux hommes.

Oui les anges sont très fiers que nous répétions avec ferveur la salutation de l’archange Gabriel.

Pendant que je serrais mon chapelet, mon hôte avait un ravissant sourire.

Il avait fait bénir le sien à Fatima grâce à un ami l’ange du Portugal.

M. le chanoine, me souffla-t-il sur le ton de la confidence, Ah ! que vos ouailles ne se couchent pas sans avoir honoré une Mère  qui leur a tout donné.

Nous sommes bien placés, nous les anges gardiens, pour savoir le temps qu’ils perdent pour des futilités…et pas une minute pour celle qui a donné chaque instants de sa vie et son Fils Bien-aimé sur la Croix.

 

Alors il me laissa : "Je retourne dans le carillon de St François "me dit-il en éclatant d'un rire sonore comme une cascade et doux comme du velours. Seul dans le petit bureau où je travaillais, je contemplai les feuillets que je venais de noircir quand une petite voix se fit entendre : "Vous feriez bien d'aller dormir…"

 

Ah ces anges ! Heureusement qu'ils sont là avec leur Reine notre mère pour veiller sur vous. Heureusement qu'ils étaient là hier soir car j'ignore ce que je vous aurais dit ce matin.

 

Adorons avec eux le Dieu Trine et Unique qui vit et règne pour les siècles des siècles

 

Au nom du Père et du Fils et du St Esprit,

Ainsi soit-il !

 

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